jeudi 7 février 2008

suite et fin


quelques photos encore






Pour le plaisir des yeux comme ils disent ici !
Rappel : cliquer sur les photos pour les agrandir)

Des nouvelles, enfin






Bonjour à tous,
Tout d’abord, mille excuses à ceux qui, chaque jour (du moins nous l’espérons), ont ouvert ce modeste blog dans l’espoir d’y trouver quelques nouvelles. Nous savions que ce ne serait pas facile de communiquer dans le désert libyen, mais pas à ce point. Quasiment aucune ville, et encore moins de cyber pour se brancher. En fait, le nombre de cyber est inversement proportionnel à celui des contrôles de police, et comme ces derniers sont nombreux…Bref, le désert nécessite une bonne dose de patience : de notre part lorsqu’il s’agit de désensabler la Land Rover ; de la votre comme nous venons de vous le dire. Ceci dit, tout va bien ! Et même très bien. La voiture est au top et n’a pas à rougir face à l’armada de Toyota en présence. A part six ou sept crevaisons (on ne les comptaient plus à force d’habitude), et un ennui de récepteur d’embrayage (les landistes comprendront), les quelque 10 000 km en Libye ont été avalés par la voiture sans soucis majeurs. Et quand bien même le rapport poids/puissance n’était pas à notre avantage. Ce qui, soit dit en passant, ne nous a pas empêchés d’être les seuls à oser descendre au cœur du cratère du volcan Namus (et de remonter évidemment). Les grandes dunes de l’erg Ubari et celles de la Grande Mer de sable n’ont pas été franchies sans mal parfois, mais nous nous en sommes sortis. On vous racontera à notre retour.
Quant à nous, nous n’avons pas mis longtemps à nous habituer à cette vie de nomades. Tous les jours sur les dunes, bivouacs de rêve, paysages à couper le souffle. Aussi beau que sur les livres de voyages compulsés avant le départ…Seul hic, des nuits plutôt glaciales. Heureusement , le soleil venait réchauffer nos vieilles carcasses dans la journée. Second bémol, l’absence de cachet des quelques villes traversées. Le béton est roi, les égouts à ciel ouvert et les montagnes d’ordures concurrencent les dunes. Ceux qui connaissent l’Afrique penseront que c’est comme partout ailleurs, sauf qu’ici la société de consommation fonctionne à plein régime. On produit infiniment plus de déchets, que l’on retrouve immanquablement à la périphérie des villes et villages. L’argent du pétrole fait que la Libye a le plus important revenu par habitant de toute l’Afrique, mais ce n’est pas pour autant qu’ils savent s’en servir. Loin s’en faut ! En vérité, il n’y a que la bagnole qui semble intéresser les Libyens. Le parc de véhicules est en très bon état, mais inutile de chercher des diesel. En revanche, les six cylindres essence sont légion. A 8 centimes d’euros le litre, pourquoi s’en priver ? Le gasoil est à peine moins cher : 200 litres pour 30 dinars libyens, soit une vingtaine d’euros, qui dit mieux ? La réduction des gaz à effet de serre ne sont pas la préoccupation première des chauffeurs libyens, qui profitent des tarifs des carburants pour circuler à longueur de journée. Quoique chauffards conviendraient mieux que chauffeurs : jamais vu pareils excités au volant ! Doubler à quatre sur une deux voies n’est pas problème…dès lors que l’on peut se jeter sur le bas-côté. Rien ne les arrête, surtout pas une ligne continue en haut d’une côte. « Inch’ allah » qu’ils disent ! Dieu, et peu importe comment il s’appelle, a visiblement été de notre côté puisque nous avons échappé à tous ces tueurs en puissance.
Revenons à nos petites personnes . Complètement coupés de la vie quotidienne, nous savourons jour après jour le bonheur de voyager sans (encore) penser au retour. De là à dire que nous avons troqué la tenue de touristes pour celle de voyageurs, il y a certes un pas énorme à franchir, mais ça y ressemble un petit peu.
Résumer un mois de périple dans les grands espaces libyen reviendrait à vous imposer des heures de lecture. Et puis c’est encore un peu brouillon dans nos têtes. Car nous sommes effectivement revenus en Tunisie depuis le 6 février. A Douz précisément, où nous prenons un peu de repos. Enfin, il faut nettoyer la voiture, trier les vêtements propres des sales (voire très sales)…Et alimenter - enfin - ce blog, chose impossible depuis notre entrée en Libye.
Comme prévu, nous reprenons le bateau à Tunis le 15 février. Arrivée à Gênes le 16, puis réembarquement à Séte le 20 pour le Maroc. Si les choses se sont arrangées, nous traverserions la Mauritanie pour aller au Sénégal. Seulement si la traversée de la Mauritanie est sûre, rassurez-vous. Puis ce sera le retour en Tunisie avec les quads neufchâtelois, mais nous aurons l’occasion d’en reparler sur ce blog. Les occasions de communiquer ne manqueront plus désormais, aussi est-ce sans aucun doute que nous vous disons « à bientôt » . Et, accessoirement, bon courage aux forçats obligés de quitter la chaleur de la couette pour aller tous les jours au boulot. C’est pas pour narguer qui que ce soit, mais il commence à faire chaud sous ce fichu palmier. Autrement écrit, on vous laisse le temps de siroter un jus d’orange bien frais…

Martine et Bertrand